Le discours du président Joseph Kabila, de ce jeudi 19 juillet 2018, suscite moult réactions selon les tendances de divers acteurs sociaux et politiques du pays. Pour monsieur Bernard Zagabe, cadre de la majorité présidentielle, Joseph Kabila reste indispensable, pour longtemps, dans la gestion de la RDC.
Lors d’une interview exclusive qu’il a accordée à laprunellerdc.info, ce cadre du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie a annoncé son soutien indéfectible à l’actuel chef de l’État congolais.
« Le Congo a besoin de Kabila, et ne pas le comprendre, c’est sacrifier la nation, ce n’est pas aimer le Congo », pense ce jeune leader de la MP, en province qui accorde encore à Kabila plus de crédit, vu son âge, qui ne l’approche en rien du critère de retraite.
« Aujourd’hui, j’ai vu le président du sénat tenu par quelqu’un pour s’asseoir et pour marcher… Que Kabila quitte le pouvoir à 46 ans, il n’y a pas deux manières de cracher sur nos héros de la démocraties que vouloir écarter Kabila aujourd’hui de la scène politique », a renchéri Bernard Zagabe, trouvant à un potentiel désistement de Joseph Kabila, une énorme perte pour la nation.
Conformément à ce discours, sujet à toute controverse, mais que monsieur Zagabe trouve convaincant, cet acolyte de la mouvance présidentielle trouve normal que le président de la RDC n’ait pas emboîté les pas au président Ivoirien [en annonçant publiquement qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession].
« Nous n’avons pas de leçon à recevoir de la Côte d’Ivoire… Le chef de l’État a rassuré qu’il respectera la constitution ; lui demander au-delà de ça, c’est violer la constitution », a poursuivi l’ancien président de la ligue des jeunes du PPRD.
Cependant, nostalgique des pouvoirs basés sur des personnalités fortes, qualifiés de monarques, Bernard envisage plutôt la pérennité d’un leader, en dépit du nombre d’années, tant qu’il incarne l’avancement de la nation, même sans l’alternance.
« Je suis de ceux qui estiment que le Congo a besoin de la bonne gouvernance… Je ne préconise pas un Congo sans Kabila ; les Ougandais ont compris, ils ont maintenu Museveni ; les Rwandais ont compris, ils ont maintenu Kagame ; les Burundais ont compris, ils ont compris, ils ont maintenu Nkurunziza ! Pourquoi faire partir Kabila ? », S’est interrogé Bernard, faisant même allusion à la Libye de Khadafi qui rendait son peuple heureux, sans élection.
A plus de 18 mois de l’expiration de son deuxième et dernier mandat constitutionnel, Joseph Kabila s’est à nouveau adressé à la nation ce jeudi 19 juillet. En dépit des attentes de l’opinion tant nationale qu’internationale, le chef de l’État n’a pas levé l’équivoque en annonçant son non-alignement au scrutin prévu à la fin de cette année 2018.
Au sein de la majorité, des opinions indiscrètes font état de l’éligibilité de leur autorité morale, à un mandat supplémentaire, conformément à la modification de la constitution survenue en 2011. Quant à l’opposition, et autres forces vives de la nation, elles considèrent que cette option sera bel et bien synonyme de l’hécatombe.