Dans une correspondance, six organisations de défense de droits de l’homme du Nord de la province du Nord-Kivu, demande au responsable de la commission défense et sécurité de la SADC de persuader les membres de la SADC et le gouvernement ougandais la constitution d’une force militaire dans la traque des groupes armés et milices du Nord-Kivu et principalement les rebelles présumés ADF.
Ces organisations justifient leur demande par le fait qu’à cette période la RDC s’engage dans le processus électoral alors que les victimes de ces massacres semblent être oubliées et qu’ils s’amplifient chaque jour davantage. Elles rappellent également que ces rebelles auraient la nationalité Ougandaise ; d’où la demande d’intervention de leur pays.
« Étant donné aussi que l’Ouganda n’est pas membre de la SADC alors que ces présumés ADF seraient d’origine ougandaise; Considérant les attaques ciblées et ponctuelles que l’Ouganda a déjà menées contre ces escadrons de la mort dont la dernière date du 7 au 8 décembre 2017, attaque ayant apporté accalmie pendant un temps; Nous pensons qu’il y a urgence d’arrêter ce fléau par une action militaire de grande envergure et bien organisée » suggèrent ces organisations.
Celles-ci souhaitent également qu’un mini-sommet soit organisé entre les présidents de la SADC, de l’Angola, de l’Ouganda, de la Zambie et celui de la RDC en vue d’une harmonisation des vues et que suive une rencontre entre les chefs des armées de la SADC, celui de l’UPDF et les chefs des Opérations SOKOLA1, Opérations visant la neutralisation des rebelles présumés de l’ADF.
« En effet, cette partie du pays (Beni-Ituri et la province du Nord-Kivu) s’est vue asphyxiée par des groupes rebelles et milices impitoyables. Située à l’Est de la RDC, elle compte en elle seule plus de 20% de la population de tout le pays. Ses peuples sont secoués par une instabilité qui ne dit pas son nom leur imposée par des sans foi ni loi. À titre exemplatif, à territoire de Beni et ville du même nom, et une partie de Province de l’Ituri qui constituent l’épicentre de l’insécurité, ont compte, depuis 2010, plus de 2000 personnes civiles tuées et 1750 portées disparus. Un véritable génocide! Dizaine de casques bleus de la MONUSCO tués et plusieurs autres militaires loyalistes ont été abattus dans cette zone, le cas le plus récent est celui du samedi 22 Septembre 2017 où 26 personnes ont été abattues à Kasanga-Païda en ville de Beni vers 17 heures. Les otages sont soumis à des travaux forcés, à des violences de tout genre, des asservissements sexuels,… Des femmes enceintes éventrées, des enfants décapités, des structures sanitaires saccagées et incendiées, suivis des enlèvements et kidnappings. Ces déportés sont soumis à une “islamisation” forcée… Bref, nous avançons droit vers la “somatisation” de cette partie du pays sous œil impuissant des communautés régionales et internationales. Comme si cela ne suffisait pas, l’Épidémie d’Ébola vient de surcroit à cette insécurité » rappellent les organisations.
Notons que la lettre est signée par la Convention pour le Respect des Droits Humains, la société civile d’Oicha, le Programme des Paysans pour la Promotion de l’Habitat,(PPPH), le Centre de Formation d’Appui au Développement, l’Organisation des Jeunes Chrétiens pour le Développement, l’Association des Cambistes du Territoire de Beni.
Elle a comme objet : « Demande d’une force militaire Africaine du genre Artémis qui avait mis fin aux tueries de l’Ituri, contre les présumés ADF et les groupes armés sur l’Insécurité à Beni/North-Kivu-RDC »
Adonis Lubambo