Les acteurs de la société civile composant la délégation de la RDC à la 63ième session ordinaire de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des peuples plaident pour le Sud-Kivu, la fermeture de la prison de Kabare et la restauration du ministère provincial de la Justice.
Pour la province du Sud-Kivu, explique Justin Bahirwe de l’organisation SOS/IJM, la prison de Kabare devrait être fermée à cause des décès incessants depuis plusieurs mois. Des morts enregistrées par manque de nourriture et des soins de santé appropriés.
« La fermeture de la Prison de Kabare au Sud-Kivu: En effet, depuis janvier 2018, cette maison carcérale a perdu 12 de ses pensionnaires décédés de faim et par manque des soins de santé appropriés. Notre requête a un soubassement solide, à savoir, une jurisprudence de la Cour Africaine des droits de l’Homme et des peuples, restée parmi les plus célèbres, qui demande à l’Etat du Cameroun de « cesser d’arrêter ses citoyens s’il n’est pas en mesure de les nourrir et les soigner ». Nous soutenons, preuve à l’appui, que même si les portes de cette prisons étaient ouvertes, celles et ceux qui s’y trouent n’ont aucune force pour y quitter : nous ne pouvons pas assister impuissamment à la condamnation à mort, par la faim, des humains ; surtout pas dans une Province dirigée par un Avocat ; La restauration du Ministère provincial de la Justice et des droits humains : Lors du remaniement intervenu le 06 juillet 2018, le Gouverneur de province du Sud-Kivu, a supprimé, de manière délibérée, ce portefeuille dans son nouveau Gouvernement. Un contraste puisque, en même temps, le Sud-Kivu est l’unique Province disposant d’un Edit portant protection des DDH et des journalistes en RDC. Cette régression en matière de mise en œuvre des droits humains, est inacceptable en ce moment où la RDC prépare sa 3ème évaluation à l’Examen Périodique Universel en février 2019. En plus de la restauration, nous demandons que ce Ministère dispose des interlocuteurs valables ainsi que les moyens conséquents de sa politique » plaide Justin Bahirwe.
Ces acteurs exigent également l’indemnisation des victimes des violences sexuelles, la mise en place des chambres mixtes spécialisées pour juger les crimes commis en RDC depuis plusieurs années.
« L’indemnisation des victimes des violences sexuelles : Nous fondant sur les Lignes directrices de l’Union Africaine en matière de lutte contre les viols et violences sexuelles, nous demandons à la RDC de procéder par les réparations, à la fois individuelles et collectives. Une des études restées parmi les plus célèbres, publiée pas ACADHOSHA en 2015, démontre que celles 2% des victimes ont obtenues réparation dans les dossiers où la RDC a été condamné in solidum avec les prévenus ;La nécessité de mettre en place les Chambres mixtes spécialisées pour juger les crimes commis au Congo, et c’est au-delà du Rapport Mapping : un des outils le plus importants, en termes de référence, demeure la Thèse de l’Honorable Aubin MINAKU, Président de l’Assemblée Nationale «A la recherche d’un mécanisme efficient de poursuite et de répression des crimes internationaux perpétrés en RDC». Nous pensons que c’est decette manière que de réparations collectives interviendront puisqu’en réalité, il n’existe pas de paix sans Justice » disent « La voix de Sans Voix », La ligue des Électeurs et SOS/IJM.
Rappelons que la 63ème Session ordinaire de la Commission Africaine des droits de l’Homme et des peuples se tient à Banjul en Gambie du 24 octobre au 13 novembre 2018.