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    L’Assemblée Nationale a ouvert ce jeudi 21 juillet 2022, un dossier disciplinaire à charge du député Jean-Marc Kabund, au regard de ses propos tenus lundi dernier.

    Dans un communiqué, le Bureau de la représentation nationale dit avoir suivi avec « indignation » ces propos qu’il qualifie « d’injurieux, diffamatoires et outrageux », tenus à l’endroit du Président de la République, de l’Assemblée nationale et d’autres institutions de la République.

    «Le Bureau de l’Assemblée nationale désapprouve et condamne avec fermeté ces propres indignes d’un Député national et constitutifs de l’infraction d’outrage au Chef de l’Etat et qui devrait interpeller les autorités judiciaires compétentes. En outre, il a violé le devoir de réserve auquel il est astreint comme ancien Vice-Président de l’Assemblée national doublé de la qualité de président ad l’intérim d’un parti politique important au sein de la majorité de parlementaire, à savoir l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) au sens des articles 1er, 4,14,16 et 19 du décret-loi n°17/2002 du 3 octobre 2022 portant code conduite de l’agent public de l’Etat,» peut-on lire dans un communiqué signé par Tshomba Ntundu Colette, Rapporteur Adjointe de l’Assemblée Nationale.

    Pour la chambre basse du Parlement, les propos de Kabund ont versé intentionnellement dans des contrevérités et des mensonges « grossiers », du début à la fin de sa conférence de presse.

    «D’ailleurs, nulle part, un plan de glissement de 2ans n’a été concocté ; si ce n’est que dans la fantasmagorie de l’Honorable Jean-Marc Kabund. Compte tenu de la gravité de son comportement, le Bureau ouvre dès ce jour, un dossier disciplinaire à charge de Jean-Marc Kabund. Ce comportement irresponsable propre à un pervers narcissique porte gravement atteinte au sens élevé du mandant représentatif et à la dignité des Elus légitimes du peuple congolais,» indique-t-elle.

    Pour rappel, dans une conférence de presse organisée lundi 18 juillet dernier, Jean-Marc Kabund a accusé le président Félix Tshisekedi de mégestion et d’être allé en dehors de la vision de leur parti, l’UDPS.

    «Nous avons constatés l’absence d’une vision claire et d’un leadership convaincant dans le chef du président Félix Tshisekedi et d’autre part d’incompétence notoire. Nous avons essayé en vain de rappeler à l’ordre jour et nuit celui avec qui nous avons pensé incarner ladite vision qui consiste à l’amélioration de conditions sociales de nos populations à travers une gestion orthodoxe de la chose publique, d’où la célèbre phrase le peuple d’abord. Hélas, à l’absence d’une vision claire dans le chef du président Tshisekedi, pour faire décoller le Congo, nous assistons malheureusement, à un tâtonnement et des essaies-erreurs dans tous les domaines de la vie nationale. Aucun projet concret, n’a été finalisé alors que les caisses de l’Etat saignent jour et nuit. Des promesses irréalisables sont considérées désormais comme mode de gestion, le mensonge et la manipulation comme mode de gouvernance, le détournement et la corruption comme mode d’exécution des projets. Il est clair aujourd’hui que Monsieur Tshisekedi doit être considéré comme un danger au sommet de l’Etat,» a déclaré l’ancien Président a.i de l’UDPS.

    Et de poursuivre : «Le Parlement de la République, temple de la démocratie, est désacralisé et devient le lieu à travers lequel le peuple assiste, contre sa volonté, à des scènes de règlements de compte, de traitement de sujets sans pertinence aucune et celle de théâtre de poing politique. 4 ans plus tard, le régime Tshisekedi est incapable de mobiliser les recettes à la dimension du grand Congo et à l’immensité de ses ressources et richesses. En revanche, fort est de constater que l’appareil de l’Etat se détériore et devient de plus en plus un club d’amis où des sorciers de tout bord exerce leurs stages au sommet de l’Etat. Si je dois établir ma responsabilité, c’est de regretter d’avoir contribué substantiellement à ce que Félix Tshisekedi soit président de la République. Mais je ne vais pas regretter pour ça parce que j’étais le chef du parti, étant donné que tout parti politique a pour vocation la conquête du pouvoir, son exercice et sa conservation. Je suis tenté de ne pas regretter aujourd’hui afin que l’UDPS accède au pouvoir. Mais je regrette le chef, celui en qui nous avions placé notre confiance. Je crois que c’est une page que nous devons tourner rapidement,» a-t-il indiqué.

    Kabund a également décrié l’échec de la gratuité de l’enseignement, les mauvaises conditions de vie des militaires, la question de la taxe RAM, l’impunité en RDC, et de la transformation de certains Gouverneurs de provinces en « filles et garçons de course » du Président de la République. Il a par cette occasion, créé son propre parti, « Alliance pour le Changement ».

    Abiud Olinde

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