Enlevé puis assassiné, le 7 mai de l’année en cours, le chef des Travaux Dieudonné Muhanzi dit « Papa Mundi » a été inhumé ce samedi 18 mai 2019.
4 mois après, personne ne sait dire exactement ce qui s’est passé, qui sont les responsables, comment cela est arrivé.
Déjà, quelques heures seulement après la découverte de son corps abattu de derrière, les acteurs sociaux et autres habitants ne cessaient de s’interroger sur les circonstances réelles de cet assassinat et la suite qu’allaient prendre les événements.
Beaucoup voudraient comprendre comment le corps de Dieudonné s’est retrouvé pendant plusieurs jours dans la morgue de l’hôpital Général de Bukavu sans qu’aucun communiqué pour rechercher les membres de la famille d’un «inconnu» ne soit diffusé. Pourtant les premiers éléments recoupés pouvaient aider à commencer des bribes d’enquêtes, tel que l’explique un proche.
« Mundi a été abattu de derrière.
L’acte s’est produit le 7 mai 2019 aux environs de 22 heures
Il a été assassiné sur son avenue
Le corps a été acheminé à l’hôpital général de Bukavu par la police GMI
Aucun médecin n’a fait le constat de décès
Le corps a été placé à la morgues à minuit 33’ sous mention « inconnu ».
Le corps n’a pas été identifié malgré ses deux dizaines d’années de service à l’UCB qui gère cet hôpital
Rien à signaler malgré les recherches de son épouse, cadre dans ce même hôpital depuis plus de 17 ans.
Les efforts sont menés pour trouver des ravisseurs identifiés à Goma.
Le corps est découvert par hasard 7 jours après à la morgue par un chef de « Shirika » à qui on voulait montrer les sinistrés de Bagira »
Aujourd’hui, l’inquiétude s’accroît et plusieurs proches continuent pourtant de s’inquiéter par rapport à ce silence de la part de l’autorité qui avait pourtant promis de s’y investir pour trouver les coupables et apporter une lumière dans ce dossier.
Des enfants dans l’angoisse, des familiers désespérés
Cet assassinat n’a pas seulement laissé des enfants orphelins. Elle a plutôt créé un vide dans leur cœur. Mundi leur père était un ami. Des témoignages concordants tendent à confirmer que plusieurs de ses fils et filles sont restés dans l’angoisse. La peur d’avoir vécu un événement crapuleux dans une ville qui semblait pourtant aimer leur papa.
Une de ses filles qui a manqué aux obsèques de son père a failli perdre la vie dans un incendie survenu hier en Norvège où elle était en vacances chez sa tante Honoratte Muhanzi.
Pour beaucoup, cela serait la conséquence d’une situation traumatisante qu’elle a du mal à gérer jusque-là.
Pour rappel, Muhanzi Mihigo Dieudonné dit «Mundi» a été enlevé depuis le 7 mai 2019 à Bukavu. Il travaillait à l’Université Catholique de Bukavu (UCB).
Plusieurs acteurs sociaux s’étaient alors mobilisés pour exiger sa libération quelques jours avant.
Son corps avait été malheureusement retrouvé à la morgue de l’hôpital Général Provincial de Référence de Bukavu le lundi 13 mai.
Une situation qui a plongé ses proches et familiers dans une tristesse totale. Condamnation, tristesse avec exigences des enquêtes s’en était suivie mais rien n’est encore annoncé, 4 mois après.