Dans son adresse lors de la 77ème Assemblée Générale de l’ONU, le Président Félix Tshisekedi s’est longuement attardé sur l’agression de la République Démocratique du Congo par le Rwanda à travers le M23. Le Président de la RDC n’a pas maché les mots pour pointer du doigt les agissements du Rwanda depuis plus de 20 ans dans son pays. Voici en 35 points ce que le Président Tshisekedi a dit à l’ONU sur la sécurité dans le monde, celle de la RDC et de la région des Grands-Lacs.
- Le terrorisme n’épargne aucun continent. Les Nations Unies doivent s’impliquer dans la mise en œuvre des recommandations de la Coalition Globale contre l’État islamique et celles du processus d’Aqaba.
- Tshisekedi a souscrit la position de l’Union Africaine sur la crise Russo-Ukrainienne et appelé les Nations Unies s’activent pour éteindre le “brasier” dans le respect des normes internationales.
- La République Démocratique du Congo est victime d’une crise sécuritaire aiguë qui dure depuis plus de 20 ans à l’Est de son territoire national.
- La Crise Congolaise est causée principalement par les convoitises que suscitent ses fabuleuses richesses naturelles et les ambitions de puissance de certains de ses voisins.
- La République Démocratique du Congo est agressée par son voisin, le Rwanda, sous couvert d’un groupe terroriste dénommé M23.
- La RDC reconnaît que malgré l’implication de l’ONU et d’autres organisations régionales pour juguler la crise au pays notamment par la présence des soldats de l’ONU, “le mal sécuritaire continue à ronger” son pays.
- Plusieurs accords ont été signés par les groupes armés et des États voisins pour assurer la stabilité de l’Est de la RDC sous l’égide de la communauté internationale.
- Toutes ces perspectives de règlement définitif du conflit n’ont duré que l’espace de quelques mois et c’était un recommencement des mêmes tragédies.
- Depuis sa prise de pouvoir, le Président Tshisekedi a entrepris des contacts diplomatiques régionaux pour restaurer la confiance dans la logique de réconciliation.
- Plusieurs accords de coopération sécuritaire et de partenariat économique et la réalisation des projets de développement des populations de la région avaient été conclus.
- Malgré la volonté de faire la paix, certains voisins n’ont trouvé mieux que d’agresser le pays et soutenir des groupes armés terroristes qui ravagent l’Est de la RDC.
- Au mépris du droit international et de la charte de l’ONU, le Rwanda agresse la RDC par des incursions directes de ses forces armées, les RDF, mais aussi occupe des localités de la province du Nord-Kivu par un groupe armé terroriste interposé, le Mouvement du 23 mars dit M23, auquel il apporte un soutien massif tant en matériels de guerre qu’en hommes de troupes.
- Le M23 et le Rwanda sont même parvenus à abattre un hélicoptère de l’ONU et tué 8 casques bleus.
- L’implication du Rwanda et sa responsabilité dans la tragédie que vivent la RDC et ses compatriotes des zones occupées par l’armée rwandaise et ses alliés du M23 ne sont plus discutables. Ils ont été prouvés par plusieurs rapports.
- Distribuer le dernier rapport des experts sur la RDC aux membres du Conseil et le faire examiner diligence afin d’en tirer toutes les conséquences sur le plan du droit de la paix et de la sécurité internationale et mettre fin aux “sempiternelles dénégations des autorités rwandaises à ce sujet”.
- Ne pas faire examiner ce rapport et tirer les conséquences serait, d’une part, encourager le Rwanda à poursuivre son agression, ses crimes de guerre et ses crimes contre l’humanité en RDC et, d’autre part, nourrir davantage la suspicion légitime des Congolais sur l’impartialité de l’ONU ainsi que la complicité de certains de ses membres dans ces crimes.
- Le Président a insisté sur l’ambiguïté de certaines positions du Conseil de sécurité sur la crise sécuritaire à l’Est de la RDC, ambiguïté qui excède la population congolaise et exacerbe la tension entre elle et la Mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo.
- Tshisekedi a réitéré la demande du gouvernement congolais de réévaluer le plan de retrait progressif et responsable de la MONUSCO tout en insistant sur les bonnes relations avec l’ONU.
- Tshisekedi a réitéré la détermination du Peuple congolais et de ses dirigeants de défendre toujours jusqu’au sacrifice suprême l’intégrité territoriale, l’indépendance et la souveraineté de leur pays.
- L’État congolais et la société civile congolaise ne permettront jamais à quiconque de tenir le discours de la haine tribale, ethnique et raciale ou xénophobe au pays.
- Nul ne peut donc prétexter de ce discours imaginaire pour justifier des aventures criminelles au Congo, diviser les Congolais et fragiliser l’unité nationale à laquelle tous les compatriotes tiennent.
- La RDC n’est pas et ne sera jamais génocidaire.
- La prétendue « collaboration » que certains officiels congolais entretiendraient avec les opposants rwandais des Forces Démocratique pour la Libération du Rwanda, FDLR, dont se servent les dirigeants rwandais pour justifier les agressions répétées de la RDC est un alibi qui n’est corroboré par aucun fait avéré sur le terrain.
- Les FDLR ont été décapitées et réduites à néant par les Forces Armées de la RDC, FARDC, en étroite collaboration avec l’Armée rwandaise dans le cadre des opérations conjointes menées au cours de dernières années.
- La RDC a rapatrié plusieurs éléments des FDLR et leurs familles
- Les FDLR ni les FARDC n’occupent pas des régions rwandaises “Quel est le mètre carré du territoire rwandais occupé par ces fantomatiques FDLR ? A quel lieu précis du sol rwandais a-t-on vu un jour un seul soldat congolais ?
- La RDC reste disponible pour toute action répressive contre tout groupe armé qui tenterait de troubler la paix et la sécurité dans un pays voisin et dans la région des Grands Lacs.
- Aux partenaires de la RDC de ne plus se fier aux dénégations éhontées des autorités rwandaises et de contribuer plutôt au rétablissement de la sécurité, à la construction d’une paix durable et à la création des conditions nécessaires à une coopération fructueuse dans la région des Grands Lacs pour le bien de tous.
Les propositions
29. Rendre effectifs le retrait immédiat du M23 des localités occupées, le retour des déplacés congolais de ces localités à leurs domiciles et la cessation sans condition du soutien de l’armée rwandaise à ce groupe terroriste, selon l’esprit et la lettre de la feuille de route de Luanda convenue entre la RDC et le Rwanda, ainsi que des déclarations successives du Conseil de sécurité de l’ONU, du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA, de la Communauté d’Afrique de l’Est, CAE, et de la Communauté pour le Développement de l’Afrique australe, SADC.
30. Multiplier les pressions sur le Rwanda et le M23 dont les dirigeants sont, du reste, sous sanctions de l’ONU, et montrer plus de fermeté à leur égard, pour qu’ils respectent les positions prises par les organisations internationales précitées ;
31. Appuyer la poursuite du processus de paix de Nairobi, les discussions de Luanda RDC-Rwanda et le déploiement de la Force régionale de l’Afrique de l’Est dont le Statut et les Règles d’engagement viennent d’être signés le O8 septembre dernier à Kinshasa successivement par le Gouvernement congolais et le Secrétariat Général de la CAE, d’une part, et, d’autre part, par les FARDC et le commandement de cette Force ;
32. Encourager le Président honoraire du Kenya, UHURU KENYATTA et le Président de l’Angola JOÃO LOURENÇO, Médiateurs de la CAE et de l’UA dans la crise sécuritaire en RDC à poursuivre leurs bons offices ;
33. Lever tout obstacle à la restructuration par la RDC de ses Forces Armées et à la montée en puissance de celles-ci pour mieux remplir ses missions régaliennes, notamment par la levée pure et simple de toutes les mesures restrictives de l’acquisition des équipements militaires, quelle qu’en soit la forme édictée par le Conseil de sécurité de l’ONU.
34. Le Peuple congolais, est décidé, cette fois-ci, à mettre définitivement fin à l’insécurité à l’Est du pays, quoi qu’il en coûte.
35. L’heure a sonné de casser à jamais le cycle infernal de la violence à l’Est de la RDC pour stabiliser la Région des Grands Lacs afin de tirer le plus grand bénéfice de ses potentialités économiques ainsi que de sa riche biodiversité pour sauver l’humanité face aux changements climatiques.