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    Félix Tshisekedi, le président de la RDC s’est exprimé ce dimanche 6 décembre 2020 dans une adresse fortement attendue depuis la fin des consultations initiées en vue d’une « union sacrée » de la nation.

    Dans cette adresse, le Président de la République qui rappelle d’ailleurs qu’il est le principal garant des institutions, refuse toujours de se défaire de la traditionnelle émotion de Limete reconnue aux combattants de son parti politique l’UDPS.

    Plusieurs minutes pour restituer les conclusions des consultations nationales à sa manière. En tout cas, à la manière partisane de l’UDPS où on sélectionne tout ce qui va dans le sens des poils, tout ce qui plait à leurs oreilles.

    Tshisekedi n’a pourtant pas dit quelque chose de nouveau à la fin. Il n’a fait que répéter aux congolais, comme ses prédécesseurs et d’autres politiques d’ailleurs, ce qui devait se faire pour que le Congo avance. Des choses qu’il dit avoir reçu des consultations nationales alors qu’il vit dans ce pays comme tout le monde. 

    Cadre de l’UDPS, Tshisekedi se sert encore une fois de sa fonction de Chef d’Etat pour répondre aux sollicitations de son parti politique et alliés qui, depuis quelques temps, se considèrent comme le seul « peuple congolais ». Les UDPS connaissent tout, c’est seulement par eux que passe le salut du Congo. C’est la même attitude pour Tshisekedi: le mal, ce n’est pas moi.

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    Dans cette adresse qui ne va pas de loin de son action émotive de « déconnecter » un ministre en plein conseil des ministres pour démontrer que c’est lui qui gouverne, Tshisekedi cite nommément le nom d’un ministère qui devrait être effacé pour revenir à l’intérieur.  Avions-nous vraiment besoin, d’apprendre qu’un président de la République a ainsi peur d’un ministère qu’il faille annoncer sa suppression dans une adresse à la nation ?

    En effet, en République Démocratique du Congo, plusieurs extrêmes et soutiens du pouvoir en place voient toujours mal la gestion de ce ministère par Azarias Ruberwa qu’on cite dans presque tous les complots plus souvent imaginaires contre le Congo. Par cet acte, le Président de la République renforce les suspicions entre congolais et refuse de ne devenir personne d’autre que UDPS; toujours méfiante envers une catégorie d’habitants du pays. Pathétique populisme !

    Un autre aspect qui mérite d’être souligné, c’est l’annonce de la nomination d’un informateur et la menace de dissolution de l’Assemblée Nationale au cas où la nouvelle majorité n’est pas dégagée.

    En effet, pour le Président de la RDC, c’est l’ancienne coalition qui semble être le problème. Pourtant, on peut le noter, ce sont les mêmes personnes, les mêmes personnalités qui risquent d’être reprises pour former un autre monstre qui pourrait s’appeler « Union Sacrée ». Ces personnes deviennent-elles nouvelles et droites par le simple fait qu’elles rejoignent le camp Tshisekedi ?

    N’est-ce pas le moment d’appeler à des élections générales anticipées pour permettre au peuple souverain de décider définitivement sur son sort afin de tourner la malheureuse page de 2018 ?

    Pour nombreux, l’annonce de Tshisekedi ne vise qu’à mettre de la pression sur les élus. Des élus, qui, il faut le rappeler sont depuis quelques semaines accusés de prendre de l’argent pour changer de camp. On évoque une somme de 14.000 dollars américains. Et nous qui pensions avoir tourné le dos à pareilles méthodes !

    Encore une fois, cela ressemble à une pression de son parti politique et courtisans, qui, avaient déjà avant l’annonce des conclusions des consultations, informé qu’il n’y aura ni coalition moins encore cohabitation !

    Que faut-il attendre

    Pour le politologue Alain de Georges Shukrani, le suspense reste entier.

    « Il va falloir impatiemment attendre l’issue de la mission de l’informateur et suivre la nouvelle adresse du Président en mode jupitérien. Le ping-pong est joué, le jeu de chaise musicale sera également effectué. Le politiquement correct ayant été fait, il reste curieux de voir comment le discours va se réaliser et comment la crise politique sera évitée ou résolue. En estimant vouloir mieux faire, on risque de faire pire. Le pouvoirisme quand il tient mon pays en otage … ! J’attends voir ce que le peuple va gagner dans ce duel FCC-CACH. » dit-il.

    Ce que le peuple va gagner ? C’est pratiquement la même question depuis des années en République Démocratique du Congo où tout le monde prétend se battre pour le peuple alors qu’en réalité on veut asseoir son pouvoir pour taire les voix discordantes, se servir sans gêne des ressources nationales pour des fins privées et toutes les autres méthodes pour servir le peuple en ne se servant que soi-même.

    Lire aussi: RDC : incapable de supporter la contradiction, Tshisekedi veut passer par des raccourcis!

    Maintenant que le Président « Béton » semble avoir repris la situation en mains et qu’il ne peut plus prétexter être bloqué dans l’avenir, les congolais veulent qu’il soit d’abord leur président que combattant de l’UDPS. On voudrait voir un président non clivant qui écoute tout le peuple et qui le met sur le pieds d’égalité. Malheureusement, le recrutement à la présidence et le traitement de ses conseillers selon qu’il s’agit de tel ou tel coin du pays ne va pas dans ce sens. 

    Jean-Luc M.

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