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    Un rapport à mi-parcours du Groupe d’Experts de l’ONU indique que le nombre de revendications de l’organisation terroriste « Etat islamique en Irak et au Levant » (EIIL), concernant des attaques commises en RDC, a augmenté en 2020, passant à 46 (au 19 novembre 2020), contre 29 en 2019.

    Le nombre de revendications a diminué fin 2019 et début 2020, ce qui a coïncidé avec une diminution relative du nombre d’attaques sur le territoire de Beni et dans le sud de l’Ituri. Il a ensuite connu un pic en mai et juin 2020, l’EIIL revendiquant la responsabilité de plus de 20 attaques.

    Le Groupe d’Experts de l’ONU note que c’est depuis mai 2020, que l’Etat islamique a commencé à revendiquer des attaques ayant visé des civils, avec une première revendication le 13 mai 2020 faisant état du meurtre de 10 chrétiens près d’Eringeti, territoire de Beni.

    «Toutes les revendications de l’EIIL publiées avant cette date concernaient exclusivement des attaques visant les FARDC et la MONUSCO. Depuis le 13 mai 2020, 9 des 37 cas revendiqués par l’EIIL concernaient des attaques contre des civils, en particulier des chrétiens. Le modus operandi et les tactiques des ADF n’ont toutefois pas changé de manière significative depuis mai 2020, ni depuis que l’EIIL a commencé de revendiquer la responsabilité de certaines attaques.» dit le Rapport.

    Bien que l’EIIL ait continué de revendiquer la responsabilité de plusieurs attaques commises en RDC, le Groupe d’experts dit n’avoir pas pu confirmer aucun lien ou soutien direct entre l’EIIL et les ADF. «On ignore toujours pourquoi l’EIIL a revendiqué la responsabilité de certaines attaques perpétrées en République démocratique du Congo et pas d’autres

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    Depuis avril 2019, l’EIIL a publié plus de 90 communiqués dans lesquels il a revendiqué la responsabilité de 75 attaques, dont la plupart ont été commises sur le territoire de Beni. Cependant, le Groupe d’Experts de l’ONU affirme que de nombreux détails fournis dans ces revendications décrivent de manière inexacte les lieux, les dates ainsi que le nombre et la nature des victimes des attaques.

    Le Groupe d’experts n’a recensé que 44 revendications correspondant à des attaques avérées, et des divergences ont été constatées dans plusieurs cas entre les revendications et les données recueillies sur terrain.

    «Alors que l’EIIL continue de revendiquer la responsabilité d’attaques généralement attribuées aux ADF, des informations donnent à penser que certaines d’entre elles pourraient avoir été menées par d’autres acteurs. Ces incohérences montrent que l’EIIL a une connaissance limitée des opérations menées en République démocratique du Congo et qu’il exerce sur celles-ci un contrôle restreint, ou qu’il existe des difficultés de communication entre l’EIIL et les ADF, à supposer qu’une telle communication existe.» dit-il.

    Selon plusieurs sources, ces revendications pourraient être considérées comme opportunistes, étant donné les difficultés que rencontre l’Etat islamique sur le plan militaire dans d’autres pays, et son désir d’étendre son emprise dans le monde, y compris en Afrique centrale.

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