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    Des organisations de la Société Civile du Sud-Kivu réunis au tour du bureau de Coordination de la Société Civile ont saisi ce vendredi 25 février 2022, les Chefs d’Etat membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) pour transmettre leur aperçu sur la situation sécuritaire en République Démocratique du Congo, 9 ans après la signature de l’accord-cadre d’Addis-Abeba.

    Tout en saluant la tenue à Kinshasa du 10ème sommet des Chefs d’Etat de la CIRGL le 24 février dernier, les organisations membres ont, dans leur mémorandum, regretté que 9 ans après la signature de cet accord, plusieurs insuffisances dans l’application de celui-ci continuent à être observées.

    Les forces vives du Sud-Kivu décrient notamment les violences répétées et massives des engagements de cet accord par les parties signataires, et qui selon elles, restent impunies. Elles évoquent des incursions des groupes armés étrangers, notamment du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda sur le sol Congolais, ainsi que plusieurs autres drames y perpétrés par les mêmes groupes armés, dont des viols des femmes, pillages et incendie des villages, la destruction des infrastructures socio-économiques et plusieurs autres.

    Dans ce mémo, les organisations de la Société Civile du Sud-Kivu reviennent également sur les propos « belliqueux » et « négationnistes » récurrents du président du Rwanda à l’égard de la RDC, tendant à discréditer le peuple congolais. Selon elles, ces propos mettent en péril tous les efforts de paix d’une part et d’autre part l’harmonie sociale qui caractérise les populations des deux côtés de la frontière.

    Les acteurs de la Société Civile du Sud-Kivu dénoncent également dans cette correspondance, le soutien extérieur et intérieur dont bénéficient les groupes armés nationaux et étrangers actifs dans l’Est de la RDC, « cela au mépris des engagements pris par différentes parties dans l’accord-cadre d’Addis-Abeba ».

    « Nous stigmatisons la nouvelle forme de colonie de peuplement en pleine expansion dans les régions de l’Est de la RDC au regard du rythme d’occupation d’espace foncier par des populations non autochtones. Ceci est une menace pérennante à une paix durable dans la région » écrit la Société Civile.

    Fustigeant les limites de l’action de la Mission Onusienne en matière de protection des civils congolais et de ses capacités à dissuader les pays voisins à agresser la RDC, les signataires du mémorandum exigent aux Chefs D’Etat de la CIRGL, le retrait « total et immédiat » de toutes forces armées présentes sur le sol congolais, à la demande ou pas des autorités congolaises.

    Ces organisations demandent l’accélération du processus de rapatriement des combattants du M23, conformément aux engagements entre les parties à l’accord de Nairobi, et le soutien des autres états en faveur de la RDC pour la réussite de son nouveau Programme DDRCS-S.

    Les organisations de la Société Civile du Sud-Kivu n’excluent pas une possibilité pour les États signataires de l’accord-cadre d’Addis Abeba de le revisiter, en y intégrant des mesures « contraignantes » (sanctions) contre les violations des engagements.

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    Elles appellent par ailleurs au soutien en faveur de la RDC, dans le processus de la mise en place des mécanismes de la justice transitionnelle.

    Bertin Bulonza

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