«Nul n’est au-dessus de la loi», dit-on. Surtout quand elle vient de lui. Mais à Bukavu et spécialement dans la province du Sud-Kivu, cette loi ne s’applique décidément qu’aux gouvernés.
Pour s’en convaincre, on se rend dans la Commune de Bagira, une des communes de Bukavu où le Gouverneur Théo Ngwabidje décide d’aller rendre les derniers hommages à l’ancien bourgmestre intérimaire de Bagira, décédé il y a quelques jours.
Mais bien voilà, sur place, des habitants prennent des photos et s’indignent de constater que le Gouverneur, pourtant sensé être un exemple, n’a pas pris des mesures pour que le rassemblement pour ce deuil ne dépasse pas 20 personnes tel que décidé par le Président Félix-Antoine Tshisekedi, dans sa première ordonnance décrétant l’état d’urgence pour cause de Coronavirus.
Le Gouverneur Ngwabidje rend les derniers hommages à l’ancien bourgmestre.
En effet, on peut voir Théo Ngwabidje, sur toutes les photos à Bagira, entouré de plusieurs personnes rendant hommages à Laban Kongakonga. Non seulement, que l’autorité provinciale s’est réunie avec plus de 20 personnes mais également sans respect d’au moins 1 mètre de distance.
Pour des activistes pro-démocratie et des défenseurs des droits de l’homme, cette attitude du Gouverneur, qui aurait dû, pourtant imposer la loi est un mauvais exemple dans la lutte contre la pandémie qui a déjà fait 4 morts sur les 28 cas confirmés dans la ville de Bukavu.
En acceptant de se réunir à plus de 20, Théo Ngwabidje n’a -t-il pas violé l’ordonnance de Tshisekedi mais également son propre arrêté pris avant la fin du mois de mars dernier?
Sur le lieu du deuil à Bagira.
En effet, dans un arrêté portant application des décisions du Président de la République, relatives à la lutte contre le Covid-19, le Gouverneur du Sud-Kivu avait insisté d’abord sur le respect des mesures d’hygiène et de prévention, édictées par le ministère de la Santé.
Celui-ci interdisait également, comme le Chef de l’Etat, les rassemblements de plus de 20 personnes, cultes, activités sportives, ou même la vente des aliments à même le sol.
Dans cet arrêté, Théo Ngwabidje avait fixé un certain nombre d’amendes à payer notamment en cas de violation de ces mesures. Va-t-il les payer ou trouvera-t-il une sanction pour réprimer ce comportement qui pourrait mettre à mal les efforts de l’équipe de riposte qu’il coordonne d’ailleurs? C’est ce qu’on verra.
« Tous les citoyens sont égaux devant la loi », dit-on.
Jean-Luc M.






