Différentes plates-formes sur internet parle depuis plus d’un mois de l’intention de certains Kivutiens de vouloir exiger le retrait de leur région de la République Démocratique du Congo. D’aucuns craignent l’émergence de l’idée sécessionniste au Kivu, une idée qui pourrait réveiller les vieilles initiatives, dans d’autres régions du pays.
Ce vent inhabituel a fort arrosé les réseaux sociaux, ces dernières semaines.
Tel un ouragan non prédit par quelque météorologue que ce soit, l’idée du détachement du Kivu, du grand Congo, a germé dans les cœurs de certains kivutiens, qui n’arrêtent plus de promouvoir l’idée de l’autonomisation du Kivu comme seul moyen pouvant permettre le développement de leur région.
Ont-ils raison, ou non ? Personne ne peut l’affirmer ou l’infirmer, si ce n’est les partisans de cette nouvelle idéologie !
Après plus d’un demi-siècle de l’accession du Congo à l’indépendance, la région minière du Kivu en a-t-elle finalement marre de faire partie de cet immense territoire qui peine à décoller dans différents domaines ?
En effet, les différents épisodes de guerre qu’a vécus l’Est de la RDC, où le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et le Maniema se sont vus isolés du reste du Pays, auront servi de référence à ceux qui pensent que l’unicité et l’indivisibilité du territoire congolais ne sont pas favorables à l’émergence de la région du Kivu.
Pendant cette période, comme l’a commenté le journaliste Prince Murhula, dans un post sur Facebook, « l’armée, la police, la justice, l’économie, le gouvernement à l’Est étaient entre les mains des rebelles et dépendaient de Goma comme capitale ».
Pour ce professionnel de média, la scission n’a pas été possible, chose qui donnera lieu à la réunification du pays en 2003, car « il manquait un seul ingrédient, l’adhésion de la population »
Depuis lors, la situation ne semble plus être la même. Si aucun mouvement rebelle n’a émergé dans ce sens présentement, la clameur publique [découlant de l’ingrédient qui manquait à l’époque de la rébellion] risque de faire l’affaire.
A en croire l’acteur de la société civile au Sud-Kivu, Frédéric Mushagalusa, le grand Congo tend « vers une balkanisation acceptée » car une pétition est circulation en vue de réclamer la création d’un Etat Indépendant du Kivu.
A cet effet, plusieurs idées naissent, et inondent de plus en plus la toile, et les partisans de l’indépendance du Kivu ne passent à une autre dimension. 
Pour certains, il serait envisageable de créer un Etat Indépendant du Kivu, qui aurait sa capitale à Bukavu ou à Goma, ou à Kindu (surtout pour ceux qui redoutent la nocivité des voisins de l’Est, toujours envieux des richesses du sous-sol congolais, qui feraient tout pour déstabiliser la capitale de la probable future jeune république). D’autres, par contre misent sur la fédéralisation du Congo, avec 25 états fédérés.
Le besoin d’autonomisation, aujourd’hui exprimé par des voies indiscrètes du Kivu, découle d’un tas de facteurs. C’est notamment les discours de haine envers certains de ses ressortissants.
En outre le retard remarquable qu’a engrangé le Kivu, en matière de développement, serait imputable à l’éloignement de cette région de la capitale politique du pays. Situées à plusieurs milliers de Kilomètres de la capitale Kinshasa, les grandes agglomérations de l’ancien Kivu ne sont ralliées au siège de toutes les institutions que par voie aérienne.
Il sied de noter que cette idée, qui fait indéniablement la Une sur les réseaux sociaux ces derniers temps, ne fait pas jusque-là l’unanimité au sein du public, malgré l’ascension qu’elle a prise. 
De l’autre côté, des citoyens, partisans du Congo uni et indivisible, trouvent inopportune l’initiative de se dissocier le Kivu de la nation-mère. Ceux-ci pensent que les partisans de la scission sont motivés par l’incarcération monsieur Vital Kamerhe, un des grands leaders de la région, arrêté et détenu à Kinshasa pour un présumé détournement des fonds alloués au programme de 100 jours du chef de l’Etat, Felix Tshisekedi !
Tout compte fait, les idées sécessionnistes n’ont jamais pris une telle ampleur dans le chef des kivutiens.
S’il faut tenir compte de la résistance dont le Kivu a fait montre pendant la période d’occupation par les forces extérieures, et surtout de l’unanimité des kivutiens derrière l’idée de l’unité du pays à l’époque, ce changement brusque de tempérament fait penser plus d’une fois à cette hypothèse de Prince Murhula, à travers son post sur Facebook, de ce vendredi 15 mai.
«Ne craignez pas la balkanisation qui viendrait de l’extérieur. Elle ne pourra avoir lieu car sans soubassement juridique. Craignez plutôt la balkanisation qui viendrait de l’intérieur. Celle qui viendrait des frustrations d’un peuple et la manifestation d’un sentiment à être autonome, en demandant l’indépendance. L’auto-détermination des peuples est un droit de l’homme internationalement reconnu. Plus le langage de la haine envers les ressortissants d’une partie du pays s’amplifie, plus vous contribuez au plan de balkanisation. Ne vous attendez pas qu’elle vienne par les armes. Si elle pourra venir, la balkanisation viendra de l’intérieur par une déclaration commune et un sentiment commun de séparation ».
Gracieuse Wany S.






