Les filles utilisées comme bonnes dans certains ménages de la ville de Bukavu dénoncent la maltraitance dont elles sont victimes de la part de leurs patrons, qui pourtant sont des femmes comme elles.
A l’occasion de la célébration du mois de la femme, ces filles plaident pour un salaire décent et une considération dans leur travail.
“Je suis bonne depuis 6 mois déjà. Ma patronne me paye 30 dollars le mois. C’est insuffisant par rapport aux travaux ménagers que je fais dans la famille où je travaille. Le matin je dois me réveiller à 4 heures pour m’endormir très tard vers 23 heures. Personne ne me respecte dans cette maison. Ma patronne me tape même quand je n’ai pas fini tous les travaux domestiques même si je suis fatiguée”, explique sous un ton mélancolique, Nsimire Florence âgée de 16 ans, originaire de Kavumu.
Cette orpheline indique qu’elle fait ce travail pour prendre en charge ses frères abandonnés par les membres de leur famille après les décès de leurs parents.
“J’ai 4 petit frères. Le cadet n’a que 3 ans. Après le décès de ma mère, nos oncles nous ont laissé seuls dans notre maison. On n’avait pas de quoi nous nourrir, nous vêtir ni nous scolariser. Comme je suis la grande sœur de tous je devais prendre mes responsabilités en mains. Ce travail je ne l’aime pas mais je n’ai pas d’autre choix » dit Nsimire sous des larmes.
Par contre, Neema Furaha, employeur d’une fille d’environs 19 ans indique ces filles ne sont pas payées décemment suite à la situation économique générale du pays.
“Comment voulez-vous qu’on paye à une bonne 100 dollars alors que nous on n’en gagne pas? Moi, je suis agent de l’état et j’ai beaucoup des mois impayés. D’ailleurs je me bat fortement pour avoir ce que je donne à ma servante » explique-t-elle en appelant d’autres femmes à traiter les bonnes comme des personnes dignes et pas le sous-estimer malgré leur rang Social.
A l’occasion de la célébration de la journée internationale des droits de femmes, plusieurs autres filles qui font des travaux ménagers comme bonnes ont appelé les femmes patronnes surtout à les traiter avec considération et surtout avec respect entant que femme.
Notons que dans la ville de Bukavu cette journée du 8 mars a été célébré avec pompe par une manifestation officielle organisée par la division du Genre, famille et enfant.
Le thème International est “penser équitablement, bâtir intelligemment, innover pour le changement”.
Au niveau national, cette journée a été célébrée sous le thème “ensemble promouvoir la paix la sécurité et le genre par l’accès aux services publics de qualité”
Avec Claudine Kitumaini/ RJAE Sud-Kivu






