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    La République Démocratique du Congo fête, ce 30 juin, le soixantième anniversaire de son indépendance ! Ce concept, qui traduit l’autonomie tant politique qu’économique d’une nation, semble ne pas revêtir son vrai sens dans le contexte du pays de Lumumba car, de nos jours, la RDC semble avoir opté pour la tutelle américaine.

    Comme jamais auparavant, l’influence américaine s’avère de plus en plus forte dans la politique de gestion quotidienne de République Démocratique du Congo. Cette omniprésence, particulièrement remarquable depuis l’accession de Felix Tshisekedi à la magistrature suprême, ne semble pas gêner les nouveaux dirigeants qui en prennent plutôt du plaisir.

    « Indépendant, le Congo l’est-il réellement ? », s’interrogent souvent plusieurs congolais ayant l’impression que l’emprise de l’occident n’a jamais tarie d’un iota depuis les années 1960. Autant de conflits armés, autant d’ingérences politiques dans la gestion du pays, la RDC est restée au centre d’une multitude de faits tendant à le réduire à une colonie informellement assujettie. 

    Ces deux dernières années, alors que Felix Tshisekedi implante progressivement son pouvoir, il se témoigne une influence particulière de la représentation américaine en RDC.  Par l’entremise du puissant diplomate Mike Hammer, les Etats-Unis ont su imposé à maintes reprises la philosophie de leur politique étrangère à Kinshasa.

    En place à Kinshasa depuis le 6 septembre 2018, Michael Hammer a été nommé ambassadeur des USA auprès de Kinshasa pratiquement 4 mois avant la prise de pouvoir de l’actuel président. A cette occurrence, il a été sonné une cloche de la rupture entre les USA et le président sortant, Joseph Kabila,  qui semblait développer déjà un sens de nationalisme extrémiste. 

    Ce changement de régime aura insufflé un nouvel air dans la relation entre les deux pays car, contrairement aux autres diplomates en poste à Kinshasa, Sir Hammer est régulièrement reçu à la présidence, chose qui laisse penser à un paternalisme sous-jacent, dont l’ambassadeur serait le véhiculeur.  

    En effet, comme dans toute relation entre Etats, tout se marchande autour des intérêts des uns et des autres. Ainsi, afin des bénéficier des avantages Made in USA, Tshisekedi aurait pris l’option de mettre en avant les intérêts impérialistes de l’Amérique.

    Des intérêts clairement évoqués au cours d’une adresse à la nation Congolaise mais également destinée à ce qui, vraisemblablement devenue la tutelle. 

    « Au niveau bilatéral, les nouveaux engagements financiers générés en faveur du Congo à la suite de cette intense activité diplomatique dépassent le milliard de dollars, dont plus de 600 millions rien que pour les Etats-Unis d’Amérique, pays avec lequel le Congo a établi une relation privilégiée et stratégique” a dit Félix Tshisekedi, oubliant même de revenir sur ce qui a été produit sur le plan national.

    Cette relation visiblement paternaliste  va malheureusement jusqu’à violer  le principe sacro-saint de non-ingérence dans la politique intérieure d’un Etat indépendant. Evidemment face à l’odeur des dollars qu’exalte le représentant du pays de l’oncle Sam, le président congolais irait jusqu’à « sacrifier » ses plus proches collaborateurs ou à provoquer une crise politique au pays.

    Selon certaines analyses, le gendarme du monde, à travers sa représentation à Kinshasa, aurait joué un rôle prépondérant dans la condamnation de Vital Kamerhe et son coaccusé, le libanais Samih Jammal, accusés de blanchiment des capitaux. Il serait également à la manœuvre pour déstabiliser la coalition FCC-CACH actuelle en promettant monts et merveilles à celui qui adore les voyages vers son pays.

    Par ailleurs, si diplomatiquement la RDC semble de plus en plus se greffer aux Etats-Unis, il s’observe un sérieux défi existentiel à l’échelle nationale. Pendant que le président de la République vente ses bonnes relations avec la première puissance économique et militaire du monde, l’économie nationale, ainsi que la sécurité à l’Est du pays s’effondrent davantage. 

    A ce prix, l’élan démocratique ainsi que la volonté d’une autonomie intégrale, qui animèrent les pères de l’indépendance, semblent s’égrainer chaque jour qui passe.

    Faudra-t-il un nouveau Lumumba pour restaurer l’indépendance de la RDC face à sa nouvelle métropole, les USA ? 

    Pour l’instant, c’est Fatshi qui dirige et visiblement prêt à tout céder au nom d’une certaine protection. L’indépendance peut attendre!

    LaprunelleRDC

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