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    Trois ans après l’accession de Félix Tshisekedi au pouvoir, le 24 janvier 2019, Nicolas Kyalangalilwa pense que le régime actuel n’a pas encore réussi à assurer la cohésion nationale. Bien au contraire, celui-ci notre l’exaspération des discours de haine, qui sont à la base des tensions communautaires.

    Lors de son investiture le 24 janvier 2019, Félix Tshisekedi avait déclaré que la « force du peuple repose sur l’unité et la réconciliation nationale ». Celui-ci avait promis d’œuvrer au cours de son mandat, pour que règne la paix et l’unité, et que la RDC ne soit pas un pays de la division, de la haine ou du tribalisme, mais un pays « réconcilié ».

    Mais dans une interview accordée à laprunellerdc.cd ce lundi 24 janvier 2022, le Coordonnateur provincial de la Dynamique Communautaire pour la Cohésion Sociale et le Développement (DYCOD) au Sud-Kivu, estime que depuis son installation, le pouvoir en place ne s’est pas appesanti sur des questions identitaires et de cohésion sociale, qui alimentent pourtant la crise sécuritaire actuelle.

    Nicolas Kyalangalilwa pense que les discours de haine, le manque de cohésion et les questions identitaires, sont à la base de la dégradation de la situation sécuritaire au Sud-Kivu, notamment dans la partie sud, dans hauts et les moyens plateaux de Fizi, Mwenga, Uvira, mais aussi dans la partie Nord Kalehe. 

    «Je crois que si on analyse le discours sur l’état de la nation que le Président Félix Tshisekedi a présenté devant le congrès durant le mois de décembre, on comprend très bien qu’il est conscient qu’il y a des besoins qu’il n’a pas réussi à rencontrer. Entre autres des questions sociales et des questions sécuritaires, qui comme vous le savez au Congo, sont liées à des questions de cohésion sociale. Beaucoup de crises, sont en premier lieu de questions identitaires et donc des questions du vivre ensemble. Nous nous réjouissons du fait que maintenant, il y a un ministère qui est chargé de la cohésion nationale, le ministère de la jeunesse. Mais on ne sent pas l’action de ce ministère en termes d’activités, en termes de programme, de plan et de stratégies pour faire de ce pays, qui est en colmatage des tribus, une seule nation. Et donc sur ce plan là, nous pensons qu’il y a encore quoi faire,» pense-t-il.

    A l’en croire, attacher la cohésion à un ministère ne suffisent pas. Il propose qu’il y ait tout un ministère et un secrétariat, donc toute une structure.

    «On les voit dans d’autres pays, des structures qui sont là pour la promotion de la cohésion nationale. Je donne l’exemple du Kenya ou de l’Allemagne. Et donc ce sont des structures qui sont là pour veuiller qu’il n’y ait pas des discours de haine, pour promouvoir le vivre ensemble, pour s’assurer que l’éducation promet ce vivre ensemble. Que les matières enseignées que ça soit au niveau du primaire, du secondaire et de l’Université comprennent cela. Que les discours sont filtrés pour s’assurer que ce sont des discours qui promeuvent les questions d’unité nationale, mais aussi qu’il y ait un programme favorisant cette unité,» estime-t-il.

    Il lance un message à la population et aux acteurs d’apprendre à vivre en unité, dans la diversité. Selon lui, la RDC étant un pays « continent », où il y a plus de 450 tribus, les habitants devraient rechercher l’unité dans cette diversité, dans la tolérance.

    Abiud Olinde

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