2 Août 1998-2 Août 2018: 20 ans du tristement célèbre RCD – La PrunelleRDC.info

C’était un certain dimanche 2 août 1998, quand naquit un mouvement rebelle à l’Est du Congo. Le Rassemblement congolais pour le Démocratie, comme il fut dénommé prit ses racines à Goma, avant de s’étendre sur la majeure partie du pays, s’accompagnant des scénarii d’exactions qualifiables de crimes contre l’humanité ! 20 ans après sa naissance, et plus de 15 ans après la dissolution de sa branche armée, le RCD n’a jamais été confronté au sort équivalant au degré de sa nuisance.

Ce fut sans doute, l’une des rebellions les plus sanguinaires au monde, après la deuxième guerre mondiale. Résultant de la discorde entre les troupes ayant accompagné Mzee Laurent Désiré Kabila dans la conquête de la RDC, le RCD prit une ascension exponentielle, compte tenu de l’inébranlable soutien que lui garantissait son allié le Rwanda. Très vite le mouvement sut s’accaparer le monopole de la décision sur la partie où il jouissait du privilège de décider de l’ avenir de la société.

Sous ce régime, les villes de Bukavu et Goma vécurent une psychose généralisée, dans un climat où le seul droit à la vie était garanti moyennant un silence absolu. Comme peuvent le peindre les témoignages, cette période fut un véritable calvaire pour les activistes des droits humains, et autres ténors de la société civile, qui ne devaient leur intégrité physique qu’au prix de leur silence. Des exécutions sommaires, des disparitions forcées, ainsi que des menaces des morts furent enregistrées en masse, et leur responsabilité n’incomberait sans surprise à d’autres qu’aux responsables du mouvement.

Actuellement, le RCD est devenu un parti politique on ne peut plus ordinaire, suite aux concessions survenues lors des assises de Sun City, au terme desquelles certains postes clés furent attribués, à cette frange armée, dans l’équipe de transition. Mise à part la vice-présidence de la République ainsi que des portes-feuilles importants au sein du gouvernement de transition, le RCD fut gratifié de certains postes stratégiques tant au sein de l’armée, de la police qu’au sein des institutions d’appui à la démocratie.

Cette occurrence fut à la base d’un repositionnement profond au sein de ce mouvement, devenu dès lors un parti politique ordinaire. Il s’est par ailleurs constaté que le RCD de ces jours ne garde rien du RCD de l’époque de la rébellion, à part la dénomination. Actuellement, les principaux responsables du RCD tiennent les rênes du pouvoir en RDC. Rien qu’en changeant de camp, on a l’impression que les ténors du RCD ont complètement lavé leur affront, en revêtant une tunique d’immaculés.

« Un peuple sans histoire est un monde sans âme », dit-on ! Les retombées malheureuses de l’action de cette rébellion, sont-elles vouées à être engouffrées dans les immondices des histoires indésirables, ou y aura-t-il un moment où la multitude d’humains tombés de suite de cette rébellion seront vengés ? Devant le tribunal de l’histoire, peut-être, tous ces bourreaux d’hier, métamorphosés en saints agneaux aujourd’hui pourraient-ils coiffer la casquette qui leur convient convenablement !

Les plus grands ténors du RCD sont aujourd’hui dans le sillage des instances de prise des grandes décisions et sont applaudis par leurs victimes. L’opinion Congolaise ne semble pas demander des comptes alors que le pays continue à sombrer dans le chaos avec des massacres, assassinats, meurtres et autres crimes contre l’humanité.

La rédaction n’est pas allée très loin mais se permet tout simplement de rappeler à l’opinion que « l’histoire devient triste et elle demeure l’histoire » quand elle n’a pas été rose.

La Rédaction

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